Les suites opératoires

Les premières heures qui suivent l'opération, il est fréquent de ressentir comme une impression de grain de sable.

En effet la surface de l’œil est mise à rude épreuve : on instille des collyres anesthésiants, une capsule pour dilater la pupille (contenant des produits « irritants » comme le mydriaticum et surtout la néosynéphrine), on désinfecte 2 fois avec de la bétadine. L’œil est maintenu ouvert et peut parfois s’assécher malgré la vigilance du chirurgien, la lumière du microscope elle-même est « agressive »…

Il est donc préférable de ne pas se forcer à ouvrir les yeux, et profiter de l’atmosphère de décompression post stress et des restes de l’action de l’Atarax pour faire une petite sieste…

La sensation de cuisson « les yeux qui restent collés » peut nécessiter que l’on mette un pansement oculaire pendant quelques heures, voire 1 jour ou 2. Surtout si a l’examen post opératoire immédiat, on trouve un petit ulcère cornéen (cela peut se voir surtout chez les personnes ayant les yeux très secs).

La vision reste trouble le 1er jour car la pupille peut être dilatée plusieurs heures, et la surface de la cornée est souvent piquetée et irrégulière ce qui accompagne la sensation de grain de sable (c’est la keratite ponctuée superficielle).

Parfois, en suites opératoires, la cornée gonfle et perd sa transparence ce qui peut entrainer une mauvaise récupération visuelle pendant quelques jours (le chirurgien parle de plis de descemet lors de son examen) : il s’agit souvent d’un œil sans espace pour travailler (chambre antérieure étroite) ou bien d’une cornée fragile initialement (cornea guttata…), ou bien encore d’une cristallin particulièrement induré nécessitant de longues minutes d’ultra-sons. Une pommade (sterdex) est le plus souvent donnée le soir pendant quelques jours en plus du traitement par collyre.

Une inflammation est normale après cette opération : le plus souvent ce n’est qu’à l’examen biomicroscopique (la lampe à fente) que l’on peut s’en rendre compte : on voit des proteines en suspension dans la chambre antérieure de l’œil (c’est « l’effet tyndall »). C’est pour cela qu’un traitement anti-inflammatoire est donné associant 2 collyres la première semaine (un corticoide + un anti inflammatoire non stéroidien), puis seulement l’AINS pendant encore 3 semaines. Parfois le blanc de l’œil est rouge sans douleur, comme cela survient spontanément chez certaines personnes : il s’agit d’une hémorragie sous conjonctivale qui va durer une dizaine de jours, sans qu’une modification du traitement soit nécessaire. Parfois il faut augmenter les doses ou la durée en particulier en cas de réaction d’œdème maculaire qui peut apparaître dans les suites de l’opération : le diagnostic se fait devant une baisse d’acuité visuelle malgré une bonne récupération initiale, avec des images caractéristiques lors d’un examen en coupe tomographique (l’OCT).

Parfois encore il peut s’agir d’une inflammation beaucoup plus sévère non infectieuse (un tass syndrome) ou infectieuse (une endophtalmie) : le diagnostic est posé devant un œil récemment opéré dont l’acuité baisse, qui devient rouge, et douloureux, ce qui est absolument anormal. Cette complication survient exceptionnellement (3 pour mille dans une étude européenne, et encore moins fréquemment à la clinique Beau-soleil)

L’œil ne présente le plus souvent pas de suture : il faut éviter de toucher et surtout d’appuyer sur la région de l’incision, le plus souvent sur le coté temporal de l’œil. On peut prendre une douche rapidement après l’intervention (éviter le 1er jour quand même…), mais du savon qui va dans l’œil est plus dangereux par le réflexe de se frotter l’œil qu’il engendre, que par la brulure elle-même. De la même façon, il faut se méfier des gens autour de soi (grands magasins, jeunes enfants dans les bras…), ou des objets qui peuvent entrer en contact avec l’œil (branche d’arbre, coin de table si l’on se baisse…). Le fait de se baisser n’est pas particulièrement dangereux en soit sauf si l’on rencontre un obstacle…( Néanmoins certaines personnes peuvent provoquer une hernie d’iris en cas d’incision peu solide et de forte hyperpression abdominale).

La récupération visuelle est très rapide, et dépend en grande partie de la transparence de la cornée et de la récupération du jeu pupillaire. On peut retrouver une impression visuelle très satisfaisante dès le moment de la consultation post opératoire le jour de l’intervention. Mais le plus souvent c’est le lendemain que la vue s’améliore notablement, voire après 2 ou 3 jours s’il y a des plis de descemet sur la cornée.

En suites opératoires, les lunettes ne sont prescrites qu’après 3 semaines en général, sauf exception. C’est le temps nécessaire pour que l’incision se stabilise et que l’implant trouve sa place dans le sac capsulaire. Le problème se pose parfois entre les 2 interventions, surtout en cas de défaut optique initial important (myopie ou hypermétropie forte…) : l’œil opéré n’a en général plus besoin (ou presque) de lunette de loin, contrairement à l’œil non opéré dont le verre de lunette est très épais. Le mieux est de mettre ses anciennes lunettes le jour de l’opération à la sortie de la clinique (on favorise l’œil non opéré). Puis dès que l’on se rend compte que l’œil opéré est plus performant, on met des verres sans correction comme de simples lunettes de soleil quand on sort de chez soit. En général, le 2ème œil est opéré rapidement pour éviter un trop grand déséquilibre (la taille des images des 2 yeux est trop différente et elles ne peuvent fusionner).

Créé par le Docteur Christophe Chassain

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