Duodéno-pancréatectomie céphalique
Généralités

Il s’agit d’une intervention particulièrement lourde car elle présente de grands risques de complications post-opératoires.
L’indication repose le plus souvent sur des cancers du pancréas ou de la voie biliaire basse.
La tête du pancréas et le duodénum (début intestin) sont indissociables chirurgicalement, raison pour laquelle il est réséqué en bloc.
Intervention
L’hospitalisation se fait en général la veille.
Elle dure en moyenne 4 heures, et la surveillance initiale a lieu en soins intensifs pendant 48 heures.
L’incision est une laparotomie bi-sous-costale. L’opération commence par une exploration minutieuse car certains cancers sont plus évolués qu’on ne peut le voir à l’imagerie pré-opératoire.
Après exérèse de la pièce, la reconstruction complexe comprendra 3 anastomoses (coutures) expliquant la fréquence des complications :
- Une anastomose entre le pancréas restant et l’intestin grêle, extrêmement fragile,
- Une anastomose entre la voie biliaire et l’intestin grêle,
- Une anastomose entre l’estomac et l’intestin grêle

Suites opératoires
La surveillance initiale se fait en réanimation au moins 48h.
Une sonde nano-gastrique est laissée en place en fin d’intervention pendant 48-72h afin d’aspirer les sécrétions gastriques. La reprise alimentaire, ensuite, s’effectuera progressivement et de façon fractionnée.
La sonde urinaire est également conservée 3 à 5 jours.
Deux drains abdominaux sont laissés en place pour surveiller l’étanchéité des anastomoses, notamment celle du pancréas.
La durée d’hospitalisation est en moyenne de 15 jours.
Complications
Per-opératoire :
- Hémorragie : c’est la principale complication per-opératoire, pouvant nécessiter une transfusion pendant la chirurgie et une modification du déroulement de l’intervention.
Post-opératoire :
- Fistule pancréatique (10 à 20%) : elle fait toute la gravité des complications car la fuite de liquide pancréatique va éroder les vaisseaux aux alentours et être responsable d’hémorragie brutale et cataclysmique avec un risque de décès.
- Fistule biliaire : bien plus rare, elle peut nécessiter une reprise chirurgicale lorsqu’elle survient précocement.
- Fistule digestive : elle aussi très rare mais peut également nécessiter une reprise chirurgicale.
- Gastroparésie : il s’agit d’une paralysie de la motricité de l’estomac en réaction à cette lourde chirurgie, ce qui peut nécessiter la garde de la sonde naso-gastrique pendant plus de 10 jours.
- Abcès divers pouvant nécessiter des drainages radiologiques.