La mémoire

La mémoire et la maladie d'Alzheimer

La cognition désigne un processus global d’acquisition d’informations, de leur transformation en connaissances et de leur utilisation pour diverses activités, comportements ou fonctionnements. 

 

La mémoire est en fait une fonction cognitive parmi d’autres qu’il est nécessaire d’évaluer au cours du  bilan réalisé en « consultation mémoire ».  Elle correspond à la capacité à enregistrer des informations, à les conserver et à les restituer sous forme de souvenirs, de savoirs ou d’habiletés.

 

On différencie 2 grands types de mémoire:

 

  • LA MÉMOIRE À COURT TERME (ou la mémoire de travail) qui permet de retenir certains éléments pendant une durée très courte (quelques secondes à quelques minutes). Elle est sollicitée pour se souvenir d’un numéro de téléphone avant de le composer, d’une date de rendez vous le temps de le noter dans un agenda ou pour une épreuve de calcul mental en retenant quelques instants les calculs intermédiaires avant de donner le résultat. La plupart de ces informations sont rapidement effacées; certaines peuvent être stockées dans la mémoire à long terme (c’est par exemple le fit de se souvenir d’un rendez vous sans avoir besoin de regarder l’agenda)

 

  • LA MÉMOIRE À LONG TERME qui regroupe l’ensemble des souvenirs +/- anciens. En fonction du type d’information retenue, la mémoire à long terme se compose de:
    • La mémoire procédurale ou mémoire des automatismes qui permet d’acquérir un savoir faire, des habiletés. Elle est mise en jeu pour marcher, conduire faire du vélo ou jouer d’un instrument de musique..
    • La mémoire sémantique, ou mémoire de la connaissance. Elle concerne l’ensemble des connaissances acquises sur le monde au cours de l’existence. Elle permet de souvenir du nom de la capitale d’un pays ou des dates historiques..
    • La mémoire épisodique qui permet de se souvenir de moments anciens propres à la vie de chacun comme un mariage, l’année d’un diplôme… Elle apparaît entre 3 et 5 ans et dépend de l’émotion rattachée à un évènement personnel particulier
    • La mémoire perceptive, ou mémoire liée aux sens qui permet de mémoriser un lieu, un visage… Elle est sollicitée pour pouvoir retrouver son chemin ou pour reconnaître un individu au son de sa voix.

 

Face à une plainte de mémoire, il est important de comprendre quelle(s) mémoire(s) est/sont touchée(s) et quelles sont celles qui restent préservées.

 

Le processus de mémorisation  

Au niveau cérébral, il n’y a pas de centre spécifique de la mémoire. Différentes structures et différents réseaux sont sollicités pour mémoriser des informations, quelque soit leur nature. 

Schématiquement, on distingue 3 grandes étapes dans le processus de mémorisation:

 

  • L’ENCODAGE qui est la capacité d’acquérir des informations nouvelles provenant de nos sens: l’ouïe, la vision, le toucher, le goût et l’odorat. Intuitivement, des stratégies de facilitation de l’encodage sont utilisées.

Exemple: « Votre petit fils rentre du zoo et vous dit qu’il a vu un kangourou » Pour vous souvenir de ce qu’à vu votre petit fils, vous allez associer le terme « kangourou » à plusieurs éléments:  

  •     Animal 
  •     vivant en Australie  
  •     Porte son petit dans sa poche

Ces stratégies d’encodage permettront ensuite de récupérer l’information enregistrée.

 

  • LE STOCKAGE qui correspond au maintien de l’information dans le temps. On l’appelle aussi LA CONSOLIDATION qui est cette période où le cerveau va traiter l’information sans que l’on s’en rende compte pour lui permettre d’être ancrée dans notre mémoire pour être retenue pendant longtemps.

 

  • LE RAPPEL ou LA RÉCUPÉRATION qui se définit comme étant le processus permettant d’extraire de la mémoire une information. C’est la capacité de restituer une information préalablement apprise. Elle est souvent dépendante des stratégies utilisées pour l’encodage.

 

Dans le cadre de la consultation mémoire, il sera important d’évaluer ce processus de mémorisation et de comprendre à quel niveau il peut être altéré; principalement s’il existe un trouble de stockage de l’information ou si la personne est en difficulté pour « récupérer » l’information nouvellement apprise et bien stockée au niveau cérébral.